LES DIEUX DU CHAOS

SLANOUSH :




Il est le dieu des secrets, des vices, de la perversion, de la psychologie et des rêves.

Il détiendrait les secrets de l'univers, comme par exemple, la recette de la pâte à tartiner aux noisettes. Il sait comment pensent les femmes. Il comprend pourquoi les hommes achètent de grandes quantités d’objets inutiles.

C’est le démon bizarre par excellence, qui guide ses adeptes dans de nombreuses disciplines incompréhensibles. Même les dirigeants du culte ne sont pas capable d’expliquer vraiment en quoi ça consiste, et d’ailleurs cela leur confère une aura mystérieuse qui semble les rendre encore plus populaires.

Tenez par exemple, quand on dit "dieu des secrets". Il est bien évident que ces secrets ne sont pas révélés, car ils sont connus du dieu seul. C’est assez pratique évidemment, cela évite de longues explications.

Et pourquoi les rêves ? Nul ne le sait. Peut-être cela a-t-il un rapport avec la psychologie, après tout.

Quant à ce qui concerne les vices et la perversion...
Les disciples de Slanoush se livrent régulièrement à des rituels que personne n’a envie de raconter...




KHORNETTOH :




Le plus terrible, violent et sanguinaire d’entre les dieux du chaos est Khornettoh, dieu de la violence, du sang, des tripes répandues et des petites cuillers à éviscérer les enfants.

L’origine des dieux du chaos se perd dans la nuit des temps, nous disent les érudits. Comme toujours, ils n’en savent rien, et ils brodent. Khornettoh, comme tous les dieux du chaos, est une entité primordiale multipotente, né du chaos lui-même, et dans lequel il puise une partie de sa puissance, sa sale gueule, ses cornes, et ses grosses haches démoniaques qui font baver tant d’aventuriers inconscients. Après la scission primordiale du chaos originel en quatre parties plus une, Khornettoh a sans doute erré dans la trame immatérielle du chaos pendant des éons et des éons avant d’être révélé un jour sur le vieux monde. Nul ne saura jamais (et d’ailleurs qui s’en soucie) combien de mondes furent asservis par sa soif déchaînée de sang, de vies, d’âmes et de bas morceaux.

Je ne reviens pas sur son incarnation pendant la grande guerre du chaos contre les peuples libres. Sachez simplement que des siècles passèrent entre la première « apparition » de Khornettoh dans l’esprit des humains et son incarnation. Des siècles pendant lesquels il fut de plus en plus vénéré par les barbares au détriment de Crôm, et pendant lesquels il tenta en vain de former des mages démonistes pour réussir à lancer les rituels de sang pour l’invoquer en personne. Le problème, c’est qu’avec de rudes guerriers barbares, on fait rarement de bons mages démonistes. C’est un peu comme tenter de faire chanter de l’opéra à des candidats de la télé réalité.

Son avatar - un grand démon tout rouge, avec dix-huit yeux jaunes, plein de cornes, d’ailes sinistres et de poils gluants de sang de cinquante huit mètres de haut - se fit précéder de légions de Golbargs et autres Dalmorgs cracheurs de sang. Les plus terribles de ces démons étaient des dragons de l’ancien monde, transformés par la terrible perversion du chaos et dans lesquels s’étaient incarnées les entités les plus maléfiques du chaos primordial.

De ces démons redoutables et insoupçonnés, seuls les Golbargs sont encore connus pour arpenter le vieux monde à l’occasion, et tant mieux : les autres démons sont bien trop terribles, personne n’a le niveau.

Joueur, il créa les gobelins et les orques, en s’amusant avec quelques nains et elfes. Ces races maudites ont depuis longtemps oublié leur allégeance exclusive à ce dieu, et dans l’âge qui vit la croissance des dieux mineurs, quantité de dieux des peaux vertes s’infiltrèrent dans le panthéon, et prirent des parts de marché à Khornettoh. Cela dit, pendant la grande guerre du chaos, tous les orques et les gobelins répondaient à ses ordres, ce qui leur donnait une coordination incroyable. La destruction de son avatar les laissa dans un état d’anarchie dans lequel ils sont encore aujourd’hui.

Khornettoh, vainqueur dans les premières batailles, comptait bien asservir le vieux monde. Même lorsque ceux qui le vénéraient périssaient, son pouvoir grandissait. En fait, comme son avatar (un gros démon tout rouge) se rassasiait des âmes des morts et du sang versé, peu lui importait qui gagnait ou perdait pendant les batailles. Lorsque les autres dieux du chaos furent incarnés à leur tour, les affaires de Khornettoh tournèrent au vinaigre, et le sang versé en boudin avarié (sans doute un coup de Niourgl).

Depuis la bataille des lamentations et la destruction des avatars des dieux du chaos, Khornettoh n’a plus été incarné sur le vieux monde (et tant mieux). Certaines prophéties apocalyptiques prétendent qu’il va revenir un jour pour détruire le monde. De cette époque date la haine farouche de Khornettoh pour toute magie. Il exècre les magiciens, les serviteurs de Tziintch, et même les mages démonistes qui l’invoquent, lui ou ses démons. De sorte qu’il n’arrive jamais à se matérialiser durablement quand on l’invoque, puisqu’il détruit le premier magicien qu’il voit.

Les démons de Khornettoh ont une grande résistance à la magie. Ils peuvent parfois ignorer les sorts, ou les renvoyer. Ils se battent avec des armes tranchantes, et sont très sadiques dans leur action. Ils peuvent découper un humain en 4178 morceaux en moins de quinze secondes. La seule attaque spéciale dont ils disposent est un crachat de sang bouillonnant corrosif, face auquel il vaut mieux avoir une bonne relique bien touffue et un bouclier solide.

Les cultes à Khornettoh sont encore présents un peu partout sur le vieux monde, surtout chez les assassins, mercenaires sanguinaires, guerriers dépravés et autres bouchers charcutiers. Bien qu’il soit de notoriété publique qu’il déteste la magie, de nombreux démonistes le vénèrent toujours, et lui offrent des sacrifices rituels pour invoquer certains de ses démons. En plus d’être très violents, ils sont incroyablement stupides, et on peut souvent les berner avec un contrat simple, un sort ridicule ou une devinette de Toto. Cela dit, gare à leur vengeance. Et à la différence des démonistes, les démons sont éternels, eux.




NIOURGL :




Niourgl est le maître de la corruption et du changement perpétuel, de la maladie, de la mort et de la déchéance.

Tout ce qui pourrit, dégouline, suppure et rampe dans la fange serait manifestement gouverné par les tentacules de Niourgl. C’est sans doute le plus chaotique de tous les dieux-démons du vieux monde. On raconte qu’il commande également les insectes et les microbes.

Niourgl promet de grandes choses à ceux qui portent en eux les germes de Sa déchéance. Avec les grands pouvoirs viennent souvent... Les grandes infections.

Les forces armées affiliées à Niourgl sont d’ailleurs craintes non par leur habileté, mais par les horreurs qu’elles peuvent transmettre à leurs ennemis par simple contact, ou même en respirant d’un peu trop près une haleine chargée.

Il y eut de nombreux colloques autour de l’an 1000 du deuxième âge pour tenter d’élucider la question suivante : comment ce dieu glauque et nauséabond fait-il pour recruter autant d’adeptes ? Il n’a rien d’attrayant finalement... Du moins si l’on considère les aspects positifs des dieux concurrents.

Ils sont pourtant nombreux et prosélytes : on les trouve partout, en toges ou armures violettes d’un goût douteux. Ils distribuent des tracts au nom des aruspices de Niourgl et promettent "une vie meilleure" à qui veut les entendre.

Leur siège social se trouve à Terch dans un quartier sombre et humide. Difficile de lire le nom de la rue, la pancarte a été dissoute par un jet de bile.




TZINNTCH :




Il est le démon mystique de la sorcellerie. Il guide également tous ceux qui voudraient s’adonner à l’alchimie, et ceux qui veulent maîtriser les forces issues de l’énergie de la nature. On dit également qu’il commande aux animaux, mais pour le moment cela reste dans le domaine théorique.

Nous parlons ici d’un démon sombre et cruel. Ses adeptes sont en général attirés par le pouvoir et la facilité, ce qui leur permet d’atteindre plus rapidement des niveaux élevés dans les pratiques de sorcellerie. En fait on peut très bien pratiquer la magie sans s’occuper de Tzinntch, mais on a moins d’amis.

Il y a hélas un prix à payer... à savoir une partie de leur âme. C’est une sorte de côté obscur. Certains disent que Tzinntch ne serait autre que la conscience collective des membres de la secte qui s’auto-alimentent en énergie magique grâce à leur connexion psychique. D’autres pensent au contraire que Tzinntch a tout créé, y compris les autres dieux. Enfin, il y a ceux qui croient que ce dieu serait en fait une grosse boule de mana représentant le centre de la planète.

Les sorciers affiliés à Tzinntch sont vêtus de noir en général, ce n’est pas très original mais c’est toujours ce qu’il y a de plus pratique pour faire flipper les gens.

Il faut reconnaître qu’ils ont une véritable culture, contrairement à certaines autres sectes. Ils écrivent de nombreux ouvrages et ont participé d’une certaine façon aux progrès de la sorcellerie à travers les âges. L’ennui c’est que les gens attirés par Tzinntch ont la plupart du temps un penchant maléfique... ce qui au final donne des résultats dans les domaines proches du massacre, de la domination et de la guerre. Aucun adepte de Tzinntch n’a jamais inventé de sortilège pour améliorer la vie des ménagères, par exemple.